Le fardeau des entreprises britanniques alourdi par le Brexit

Surcoûts, paperasse, retards aux frontières… Jusqu’à présent, le “seul impact détectable” du Brexit pour les entreprises britanniques est d’alourdir leur charge, a estimé mercredi une commission parlementaire dirigée par un député travailliste.
Un peu plus d’un an après la sortie effective du Royaume-Uni du marché unique européen et de l’union douanière, la commission des comptes publics, chargée de contrôler les dépenses publiques, a dressé, mercredi 9 février, un tableau peu réjouissant du Premier ministre Boris Johnson -Brexit vanté.

La publication de ce rapport intervient quelques heures seulement après la nomination d’un secrétaire d’État chargé des “opportunités du Brexit et de l’efficacité du gouvernement”, en la personne du député conservateur Jacob Rees Mogg.

S’il est difficile de déterminer précisément la part de la sortie de l’Union européenne (UE) par rapport à d’autres facteurs, au premier rang desquels la pandémie de Covid-19, il est “clair” que le Brexit a eu “un impact” sur la baisse des échanges , selon le rapport.

“L’une des grandes promesses du Brexit était de libérer les entreprises britanniques pour leur donner plus d’espace pour maximiser leur productivité et leur contribution à l’économie – dont le besoin est d’autant plus urgent maintenant sur le long chemin de la reprise après la pandémie”, a déclaré la présidente de la commission, Meg Hillier. Mais “pour l’instant, les seuls impacts détectables sont la hausse des coûts, la bureaucratie et les retards à la frontière”, précise le député travailliste (opposition). Dans son rapport, la commission met en garde contre une recrudescence des difficultés à la frontière avec à la fois le retour complet à la normale qui est annoncé cette année, et la mise en place complète des contrôles. “Il est temps que le gouvernement soit honnête sur les problèmes plutôt que de faire des promesses excessives”, a ajouté Meg Hillier.

Les auteurs du rapport désignent la promesse du gouvernement de créer “la frontière la plus efficace du monde” d’ici 2025 comme une “ambition à noter”, mais la jugent “optimiste”, compte tenu de la situation actuelle. “Et nous ne sommes pas convaincus qu’il soit soutenu par un plan détaillé pour y parvenir”, notent-ils.